28 janvier 2007
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Mes amis comédiens sont très occupés avec le problème de l'intermittence. L'un fait une journée de garde-à-vue, soupçonné d'avoir fraudé en faisant passer des cours dans les écoles pour des contrats de prestations. L'autre fait passer l'information ci-dessous comme une nouvelle de première importance après l'ajournement du vote concernant la loi où l'on voit la droite manoeuvrer pour noyer le poisson... "Le seul espoir, ce serait une niche PC ou UDF avant les présidentielles. Quand les médias en son temps parlaient de la violence de nos interventions (comme Starac), quand Rddv parle de la violence à son encontre cet été à Avignon, j'aurais envie de leur dire que j'ai vécu une matinée très violente : violence de la désinformation, violence des mensonges, violence des roublardises, violence des petits arrangements entre amis, violence du non-respect du travail commun et hors du commun effectué dans l'enceinte de l'assemblée Nationale, violence de la basse manoeuvre procédurière de monsieur accoyer (exécuteur testamentaire du gouvernement assujetti au medef). La dernière intervention de Noel Mamère sur "le fossé qui se creuse entre les citoyens et la politique " était digne. Après ces pratiques mafieuses, que la classe politique ne s'étonne pas du dicton populaire: tous pourris!."
L'État à travers le gouvernement Jospin dans les années 2000 a fait le choix de traiter le spectacle comme une cause nationale. Il a introduit la notion "innovante" d'intermittent du spectacle. Il aurait pu dans sa soif de donner un coup de pouce à certains domaines, choisir l'environnement, la recherche ou autres. On devrait s'attendre d'ors et déjà à une véritable invasion du "spectacle vivant" français exportant ses compétences et transformant bientôt en richesse exemplaire cette hardiesse extraordinaire portée sur la culture. On pourrait s'attendre dans les années à venir à l'émergence des compétences acquises lors de ces explorations nouvelles de création théâtrale et de spectacles de rues. Petit exemple symptomatique, on pourrait s'attendre à une nouvelle littérature sur la création, témoin de l'émergence des compétences nouvellement acquises. Les discours des gens de théâtre à la radio n'ont souvent rien à voir avec la pratique journalière des acteurs. Aujourd'hui, en dehors des nombreux textes d'auteurs, si vous cherchez un guide pour mener une répétition théâtrale, réussir un casting, échauffer les acteurs pour les mettre en état de création, apprendre à faire une mise en scène, il faudra vous lever tôt car ces livres sont rares. Nombreux par contre sont les livres autobiographiques sur les aspects anecdotiques de la vie de l'acteur, sur la décentralisation théâtrale, sur l'histoire du festival d'Avignon ou de telle ou telle troupe héroïque. Mais si vous voulez découvrir le théâtre par la pratique, les livres sont aussi rares que des perles dans l'océan. Il vous faudra vous tourner vers la littérature théâtrale des États-Unis où le théâtre est vivant et dynamique, se nourrissant allègrement à la mamelle du théâtre amateur qui est celle de la passion et de l'innovation.
L'Etat dans sa grande mansuétude a enlevé au comédien un de ses moteurs: la prise de risque. Ce n'est plus la recette qui guide désormais l'art du spectacle. L'État offre désormais au comédien un confort unique au détriment d'autres domaines sans doute plus productif pour l'économie française. Il rend le comédien dépendant de l'Etat, avec une ribambelle de nouvelles occupations comme la signature de pétition, l'occupation, la manifestation et le remplissage de formulaires ad-hoc. Ce statut d'intermittent semble faire l'unanimité chez mes amis comédiens. S'il leur permet de se lancer dans l'aventure du spectacle avec une apparente sécurité, il permet aussi aux grosses sociétés de production de jongler avec ce comédien sans vergogne pour les contributions de l'État. L'intermittence est un droit aujourd'hui devenu aussi naturel que celui de monter sur une scène et toute atteinte à ce nouveau droit -étrange petit monstre hurlant- inventé de toutes pièces par l'État, est une grave atteinte à la liberté et à la culture...
La progression irrépressible du spectacle vivant ne se fera pas. Il y a de fortes chances que cet investissement soit contreproductif pour l'Etat et les Français. "Le financement des intermittents coûte presque 1 milliard d'euros aux salariés du secteur privé." selon Aurélien Véron. La nouvelle qualité du spectacle français ouvrira-t-elle un nouveau marché pour justifier un tel investissement? J'en doute. On peut s'imaginer même que dans cette offre pléthorique, le talent original ait encore plus de difficultés pour s'extraire du marché, transformé en panier de crabes.
L'État à travers le gouvernement Jospin dans les années 2000 a fait le choix de traiter le spectacle comme une cause nationale. Il a introduit la notion "innovante" d'intermittent du spectacle. Il aurait pu dans sa soif de donner un coup de pouce à certains domaines, choisir l'environnement, la recherche ou autres. On devrait s'attendre d'ors et déjà à une véritable invasion du "spectacle vivant" français exportant ses compétences et transformant bientôt en richesse exemplaire cette hardiesse extraordinaire portée sur la culture. On pourrait s'attendre dans les années à venir à l'émergence des compétences acquises lors de ces explorations nouvelles de création théâtrale et de spectacles de rues. Petit exemple symptomatique, on pourrait s'attendre à une nouvelle littérature sur la création, témoin de l'émergence des compétences nouvellement acquises. Les discours des gens de théâtre à la radio n'ont souvent rien à voir avec la pratique journalière des acteurs. Aujourd'hui, en dehors des nombreux textes d'auteurs, si vous cherchez un guide pour mener une répétition théâtrale, réussir un casting, échauffer les acteurs pour les mettre en état de création, apprendre à faire une mise en scène, il faudra vous lever tôt car ces livres sont rares. Nombreux par contre sont les livres autobiographiques sur les aspects anecdotiques de la vie de l'acteur, sur la décentralisation théâtrale, sur l'histoire du festival d'Avignon ou de telle ou telle troupe héroïque. Mais si vous voulez découvrir le théâtre par la pratique, les livres sont aussi rares que des perles dans l'océan. Il vous faudra vous tourner vers la littérature théâtrale des États-Unis où le théâtre est vivant et dynamique, se nourrissant allègrement à la mamelle du théâtre amateur qui est celle de la passion et de l'innovation.
L'Etat dans sa grande mansuétude a enlevé au comédien un de ses moteurs: la prise de risque. Ce n'est plus la recette qui guide désormais l'art du spectacle. L'État offre désormais au comédien un confort unique au détriment d'autres domaines sans doute plus productif pour l'économie française. Il rend le comédien dépendant de l'Etat, avec une ribambelle de nouvelles occupations comme la signature de pétition, l'occupation, la manifestation et le remplissage de formulaires ad-hoc. Ce statut d'intermittent semble faire l'unanimité chez mes amis comédiens. S'il leur permet de se lancer dans l'aventure du spectacle avec une apparente sécurité, il permet aussi aux grosses sociétés de production de jongler avec ce comédien sans vergogne pour les contributions de l'État. L'intermittence est un droit aujourd'hui devenu aussi naturel que celui de monter sur une scène et toute atteinte à ce nouveau droit -étrange petit monstre hurlant- inventé de toutes pièces par l'État, est une grave atteinte à la liberté et à la culture...
La progression irrépressible du spectacle vivant ne se fera pas. Il y a de fortes chances que cet investissement soit contreproductif pour l'Etat et les Français. "Le financement des intermittents coûte presque 1 milliard d'euros aux salariés du secteur privé." selon Aurélien Véron. La nouvelle qualité du spectacle français ouvrira-t-elle un nouveau marché pour justifier un tel investissement? J'en doute. On peut s'imaginer même que dans cette offre pléthorique, le talent original ait encore plus de difficultés pour s'extraire du marché, transformé en panier de crabes.